Éprouver l’aporie
Création
Catherine Cyr, Katya Montaignac
Éprouver l’aporie
Création
Catherine Cyr, Katya Montaignac
Performance littéraire vidéographique et collaborative
Un vent d’émancipation de la matière souffle sur les arts vivants, noué à un vif désir de désanthropologisation du plateau. Non pas une éviction totale de l’humain, mais un décentrement, une déhiérarchisation des composantes matérielles suscitant de nouvelles formes de mises en présence du vivant et du non vivant. Ce désir de « laisser parler la matière » et d’échapper à tout anthropocentrisme se heurte toutefois à une aporie, car en contexte de création, il est mis en actes et en imaginaire par l’humain. Cette aporie nous apparaît vivifiante. Plutôt que de chercher à la contourner, nous souhaitons proposer une façon d’entrer en relation ou en friction avec elle. Aussi, c’est par le biais de l’écriture – tache aveugle des pratiques centrées sur l’agentivité des matériaux – que nous l’aborderons.
Catherine Cyr
Catherine Cyr est professeure au Département d’études littéraires de l’UQAM. Ses recherches actuelles portent sur les imaginaires du corps, sur les pratiques immersives et sur les approches écopoétiques dans les champs de la littérature et des arts vivants. En plus de collaborer à diverses revues savantes, elle a été membre de la rédaction de la revue Jeu, dont elle a dirigé plusieurs dossiers thématiques, parmi lesquels Paysages du corps (2006), Subversion (2009), Théâtres de la folie (2010) et Corps atypiques (2014). Elle a aussi publié des textes dans divers ouvrages collectifs. Elle codirige maintenant, avec Jean-Paul Quéinnec, la revue L’Annuaire théâtral.
Katya Montaignac
Directrice artistique, dramaturge et commissaire, Katya Montaignac crée des « objets dansants non identifiés ». Jeux chorégraphiques, spectacles participatifs, séminaires in(ter)disciplinaires ou banquets performatifs, son travail suscite des collaborations inattendues à travers la mise en jeu d’une diversité de corps et de voix, notamment avec La 2e Porte à Gauche. Depuis 2016, elle mène, avec Sophie Corriveau, le projet Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs, qui donne la parole à des danseurs issus de différentes pratiques. Docteure en études et pratiques des arts et chargée de cours au Département de danse de l’UQAM, elle écrit également sur la danse.